Las Bardenas Reales de Navarra : Arizona Park made in Spain

Canyon du Rio Grande à l'échelle HO La piste à partir du monastère descend du plateau et nous amène sur une petite route goudronnée que l'on quitte pour reprendre un chemin sur notre gauche. Le road-book indique que ce chemin est "bituminé par endroits"... Nous cherchons assidûment les dits endroits et finissons par trouver quelques plaques qui pourraient, éventuellement, avoir été, dans un lointain passé, peut-être du goudron.
Le lit asséché d'un Rio suit le chemin. Ses rives ressemblent à s'y méprendre à celles du Canyon du Rio Grande, dans l'état du Nouveau Mexique, aux USA, mais à l'échelle HO...

valse des hésitations - Photographie : Michel GARCIA Puis nous franchissons un canal d'irrigation. A partir de là, les interprétations du Road-book divergent selon les équipages et les Deuches s'éparpillent dans tous les sens...
Exploration à gauche, retour en arrière, valse des hésitations, retour de nouveau à gauche, puis à droite... c'est peut-être ça, peut-être pas...
Les messages sur la CB indiquent que même le Président n'est plus tellement certain d'avoir mis ses pneus où il avait prévu de les mettre lors de la reconnaissance...

droit devant, une montagne typiquement pyramidale Globalement, il faut rejoindre l'immense barre de falaises abruptes que l'on voit à l'horizon. Nous abandonnons le road-book pour la CB. Nous pouvons voir, droit devant, une montagne typiquement pyramidale. Sommes-nous peu ou prou dans la bonne direction ? A la CB, notre Berger nous confirme que oui, nous naviguons donc au petit bonheur la chance entre les canaux afin de nous rapprocher de la "pyramide".

La zone est particulièrement aride mais il ne faut pas croire que l'eau ne se trouve que dans les canaux. Aussi étrange que cela paraisse, il y a parfois de loin en loin de larges flaques de boue bien poisseuse qui barrent la piste. "PLOOTCH!" : de grosses gouttes brunes maculent le pare-brise et le capot genre pachyderme en pleine crise de "turista". Les essuie-glaces étalent la substance plus qu'ils ne l'essuient et il faut jouer du pouce sur la pompe lave-glace pour retrouver une vision décente du monde qui défile sous notre proue.
Avec la fine poussière qui s'est insidieusement déposée partout, tant dans l'habitacle que sur la carrosserie, la 2CV a maintenant un look Dakar du plus bel effet.

L'endroit est suffisamment vaste et peu fréquenté pour que l'OTAN y ait implanté un champ de tir à missiles pour les avions. On peut voir les immenses cibles rondes sur notre gauche et des panneaux qui indiquent la limite à ne pas franchir. La dite limite semble franchement peu éloignée des cibles et il faut espérer que les aviateurs ne visent pas trop à côté parce que sinon...
Lors des reconnaissances, il y avait séance d'entraînement et par conséquent spectacle son et lumière gratuit. Lorsque nous longeons le champ de tir, tout est calme. La seule "menace" visible provient d'un étrange cube de métal argenté, bardé d'antennes, gros comme une demi-2CV et bizarrement planté sur une de ses arêtes. Un Radar pour OVNI de Roswell sans doute...

La piste est maintenant bien roulante et avec les falaises à l'horizon on s'attend presque à voir surgir une diligence de la Wells-Fargo poursuivie par des Indiens.

A propos de chevaux, en voici justement une demi-douzaine de paires A propos de chevaux, en voici justement une demi-douzaine de paires qui colorent la piste au loin, sagement garées en plein milieu. Nous rejoignons le troupeau et admirons le paysage. Les Blancs avaient émis l'idée de repartir vers Toulouse sans faire la dernière partie de la ballade afin de ne pas rentrer trop tard car demain, c'est lundi. Nous avions réussi à les dissuader d'abandonner alors que le carré d'as était à venir dans cette dernière partie.

Nous reprenons la piste à allure réduite (c'est un parc national) ce qui nous laisse tout loisir de nous en mettre plein les yeux.

Nous reprenons la piste à allure réduite

Quelques Kilomètres plus loin, voici l'endroit prévu pour LA photo souvenir. Au pied d'un mini-cirque de quelques mètres de haut aux reliefs étrangement modelés par l'érosion. Les falaises abruptes qui tout à l'heure barraient l'horizon forment maintenant un superbe arrière plan. Tous le monde sort les 24x36, APS et autres Numériques pour immortaliser l'instant.

La carte postale du Raid - Photographie : Eric BONAN

Repus de pellicule, nous reprenons la route pour rejoindre le dernier point indiqué sur le road-book : la statue du Berger. Il se fait tard et pour accélérer le mouvement, le président prend la tête du groupe. Il se fait manifestement tard et nous sommes manifestement tous fatigués, y compris le Président, puisque nous nous retrouvons devant la porte d'entrée du champ de tir, dans une impasse. Demi-tour... Quelques kilomètres plus loin, voilà enfin le carrefour avec la statue du berger. Elle est sur notre gauche alors que selon le road book, la statue aurait du apparaître sur notre droite... Le Président s'est donc "légèrement" fourvoyé dans sa navigation mais du moins nous sommes enfin au terme de notre raid.

Ce qui est remarquable ici, ce n'est pas du tout la statue du berger, c'est l'immense "pic" surmonté d'une colossale dalle rocheuse en son sommet.
Attention en s'approchant : mystère de l'érosion, ce pic est de surcroît ceinturé de profondes douves naturelles où il ne ferait pas bon aventurer ses Michelins.
Encore quelques "Clic-clac Merci Kodak" et il est temps de tenir conseil pour le retour.
immense pic surmonté d'une colossale dalle rocheuse en son sommet - Photographie : Michel GARCIA

Il est décidé que la tribu se réunira autour de calumets de bière bien fraîche, et cette fois l'instinct infaillible du Grand Chef Sioux nous mène droit sur le saloon adéquat, à quelques minutes de Deux Chevaux plus loin. La tenancière verra avec satisfaction débarquer de leur monture 14 euro-peau-rouge fourbus mais heureux.

le saloon adéquat

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