Épilogue

Un lieu de bivouac était prévu pour ceux qui auraient voulu dormir en Espagne ce soir et rentrer seulement lundi, mais l'immense majorité souhaite rentrer ce soir. Toute la troupe part donc direction Francia via Pampelune et le col d'Ibañeta où l'on s'arrête pour une pause casse-croûte nocturne.
pause casse-croûte nocturne

Comme il fait nuit, rouler en convoi "à vue" avec la grenouille, devient plus complexe. A un moment, les warnings de la grenouille flashent à plusieurs reprises. Problème ? Non, car la 2CV continue sa route. Une minute plus tard, flash des warnings à nouveau. On s'interroge à la CB sur la signification de ce morse visuel...
J'émet l'hypothèse qu'ils voulaient vérifier que leur CB était toujours en mesure de capter nos messages, car cela fait maintenant un petit moment qu'il y a calme plat sur les ondes et, sans moyen d'émettre, noyés dans l'obscurité, ils doivent se sentir un peu esseulés. Pour valider mon hypothèse, ils font flasher leurs warnings.
Du coup, nous utiliserons le morse-CB pour la suite du parcours :
"La grenouille, direction Trucmuche au prochain carrefour, vous avez copié ?"
Flash des warnings : ils ont bien reçu le message.

Au premier rond point Français, barrage de Gendarmerie. Avec les récents événements politiques en Espagne, ils sont sur les dents, ce qui se traduit par des mines renfrognées et de gros fusils en bandoulière. Avant d'obtempérer et de s'arrêter, les trois 2CV de tête préviennent celles qui suivent que ce n'est pas le moment de passer les ronds points à l'envers. Le message est bien reçu et pour ne pas alarmer outre mesure les garants de notre sécurité territoriale par des messages intempestifs sur la CB de ceux qui sont maintenant immobilisés, personne ne pipe mot sur les ondes.
Deux minutes plus tard, nouveau message : les gendarmes n'ont rien contrôlé du tout. Après avoir jeté un oeil inquisiteur, ils ont fait signe de circuler. Fort probablement ont-ils conclu que trois 2CV bariolées couvertes de poussière et conduites par les représentants de plusieurs générations étagées n'étaient pas le genre de convoi discret qui achemine des personnes recherchées et des marchandises à la détention sévèrement réglementée. Lorsque nous arrivons sur le rond-point, compteur soigneusement calé sur la vitesse dictée par le code de la route, la maréchaussée nous laisse tous passer sans sourciller, et sans aucun doute en se félicitant de s'être épargné l'inutile corvée du contrôle de sept véhicules. Les 14 contrebandiers passent sans coup férir : merci le passeport Deuche !

Plus tard, il y a scission dans le convoi : les Landais partent vers Mont-de-Marsan tandis que les Toulousains obliquent vers Tarbes.

Le Président crève sans crier gare Seul un incident mineur viendra troubler la quiétude du retour : Le Président crève sans crier gare (pas le président lui-même : juste une roue de sa Deuche!). Il a cependant la bonne idée de faire cela devant une entreprise dont le portail est équipée d'un projecteur à détection de mouvement, ce qui est bien pratique (et avec les deux chiens qui vont se lasser de nous aboyer dessus, on fait dans la discrétion !).
La grenouille en profite pour nous fausser compagnie et rentrer par l'autoroute tandis que les trois derniers survivants suivent la Nationale.

L'heure étant fort matinale quand nous arrivons à Toulouse, les congratulations et les "Bonne nuit" se font à la CB.

A bientôt pour le prochain Raid des Contrebandiers.
Sylvain ROQUES

Photos additionnelles : Eric BONAN & Michel GARCIA

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