Sancho Pancha.(Euh, non, je veux dire : Sancho Abarca...)

Nous voilà tous dans la cours du monastère. En fait c'est essentiellement une église avec quelques bâtiments attenants. Ce fut un monastère mais actuellement c'est un lieu touristique. La grande cours sert de parking, il y a quelques arbres sur le pourtour, qui ombragent de gros blocs de pierre faisant office à la fois de bancs et de tables. Le seul endroit où l'on peut se garer à l'ombre, c'est le long du mur de l'église. Curieusement, il y a beaucoup de voitures garées en plein soleil et pas une au seul endroit à l'ombre. Nous nous garons donc tous machinalement dans cette ombre tentante.

Déjà, certains lèvent le capot pour les premières inspections de routine, notamment la grenouille dont l'étoile Occitane autocollée sur le capot pointe fièrement vers l'azur, et aussi vers une inscription à moitié effacée, peinte en bleu à la main sur le crépis lépreux du mur de l'église. Une inscription à laquelle personne n'a prêté attention :   PROHIBIDO A?A?CAR C?CHES   D'après mes souvenirs d'Espagnol, "Prohibido" c'est "interdit". "C?CHES", ça doit être "COCHES" donc "voitures" et donc, logiquement, je suppute que "A?A?CAR" ça doit être "APARCAR" c'est à dire "garer". En bon Français, ça nous donne "stationnement interdit". Ce qui expliquerait qu'il n'y avait personne garé là !

Faisant fi de ce détail, que personne n'a remarqué, nous nous installons sous les arbres et annexons un gros bloc chaise-table pour le repas de midi

Nous croquons nos chips en même temps que nous dévorons des yeux la sublime vue panoramique qui s'étale lascivement sous le soleil au pied du monastère.

Cliquer dans la photographie pour ouvrir le panorama en grand (148 Ko / 1 min.)

Nous avons perdu l'équipage rouge-bis mais le road-book indiquant un regroupement impératif au monastère, nous ne ne sommes pas inquiets : ils sont certainement en approche et nous les aurons sans doute bientôt sur les CB.
Mais le temps passe, il faut maintenant plier le pique-nique et il n'y a toujours pas de Rouge-bis à l'horizon.
Nous devons à contre-coeur prendre la décision de poursuivre notre route, en supposant que les Rouge-bis nous rejoindrons à la fin de l'étape.

C'est la 2CV 4x4 jaune et bleu qui part la première, avec Gérard au volant. Mais Aymerick brise net leur élan en remarquant que l'un des amortisseurs arrière est... tordu ?! Serait-ce une blague ? Non point, l'amortisseur est bel et bien tordu, la tige du piston pliée quasiment à 45° ! Quand on passe "en force" dans certains endroits, c'est ce qui arrive...

Un échange standard de l'amortisseur s'impose. Fort heureusement Éric "4x4" est prévoyant et sort un bel amortisseur (presque) tout neuf sa sa malle arrière. Quelques tours de clé de 19 plus tard, les Jaune et bleus sont fin prêts. Toute la colonne a eu le temps de démarrer et nous descendons au niveau inférieur, le parking des autobus, d'où part en fait la piste à suivre pour cet après-midi.

Et là, surprise, sur le parking des autobus, qui retrouvons nous: les rouge-bis ! Ils sont là depuis plus d'une heure, à nous attendre. Le panneau "accès interdit aux autobus" en partie masqué par la végétation, leur a fait croire à un "accès interdit" tout court et ils sont restés là à nous attendre.
Ouf, nous voilà réunis pour la dernière étape, en principe la plus spectaculaire.