RAID LAPONIE 2004

 

 

 

 

Depuis 1986, le club finlandais des 2CV a organisé 10 explorations hivernales sous le nom de « RAID LAPONIE ».

 

Le dixième Raid qui a eu lieu en février 2004 était le dernier : il a permis aux participants de vivre une véritable aventure au cœur de l’hiver nordique.

 

Les Raids précédents ont emprunté pratiquement toutes les routes utilisables en LAPONIE pour atteindre le Cap Nord plusieurs fois mais aussi les Iles LOFOTEN, VARDO et MOURMANSK.

 

Le record de la plus basse a été établi en 1998 avec - 44° C.

 

Cette année, le voyage avait débuté avec une température normale pour la saison mais rapidement la température est descendue jusqu’à –30° C et de violentes tempêtes de neige arctiques se sont ensuite installées. Les conditions devinrent si difficiles que seule la première moitié du groupe pût arriver au CAP NORD, parcourant les derniers 23 kilomètres en 4 heures dans un véritable ouragan d’épais flocons. Toutes les routes furent ensuite coupées dans le Nord de la Norvège ; quelques incidents ne purent être évités mais tous les équipages sont revenus sans dommages sérieux.

 

L’un des participants, RIK JANSSENS de Belgique, a écrit le journal de bord « en ligne » qui a été diffusé pendant le Raid sur le site www.sitruuna.com /raidlaponie.

 

C’est cette histoire que vous pouvez lire maintenant.

 


 

 

 

 

JOURNAL DE BORD DU 10ème RAID LAPONIE

5 AU 15 FEVRIER 2004

 

 

 

Premier jour : HELSINKI (FIN) – VEHU (FIN)

 

Ca y est : nous y sommes, voilà la première édition du journal « en ligne » du 10ème RAID LAPONIE

 

Tout d’abord un message pour les épouses et les enfants restés à la maison : nous allons bien, tout se déroule suivant les prévisions, nous ne ferons rien que nous ne ferions tous ensemble …

 

Ce n’est pas la peine de répéter que le temps est vraiment bizarre cette année : +17°C à Bruxelles aujourd’hui, températures positives à Helsinki avec la même pluie, mais heureusement –7°C ici à VEHU

 

La température devrait baisser au cours des prochains jours car un vent du nord est annoncé. Bien sur, il existe deux services, l’un qui prédit le temps, l’autre qui l’exécute et comme dans toute bonne bureaucratie, ces deux services n’ont pas de rapports entre eux ! Nous sommes plutôt curieux de savoir ce qui va réellement arriver.

Malgré ces températures douces, les routes ne sont pas glissantes et les pneus cloutés sont bien suffisants.

 

Aujourd’hui, nous avons même essayé l’équipement pour clouter les chaussures. Alain Descamps m’en a donné un jour et je vais sûrement m’en servir. J’ai fait au moins 5 rencontres inattendues avec le sol ( d’autres ont eu encore moins  de chance ).

Tout le monde est bien arrivé même s’il y a eu les premières « maladies infantiles » comme par exemple les crevaisons ( Phil et Alain : 2 le même jour !)

Aujourd’hui, Franz et moi avons choisi de prendre la route touristique : plus elle est étroite, plus c’est agréable. Bien sur, ça prend plus de temps mais il y a beaucoup plus de choses à voir et c’est moins ennuyeux que les routes principales. En plus, le copilote a de quoi s’occuper pour suivre la carte et indiquer le chemin.

 

VEHU c’est vraiment le paradis sur terre : repas enchanteur ( saumon frais pêché sur place, râgout d’élan … ) et le meilleur sauna dont on puisse rêver.

En fait il y a 2 saunas : l’un devant l’école où nous passons la nuit et l’autre à 3 Kms au bord du lac. Ce dernier est installé dans une cabane en bois à 10 m de l’eau et c’est le meilleur.

A cause des écarts de température des semaines précédentes, il y a deux couches de glace : l’une fait environ 20 cm et elle est sure, l’autre ne fait qu’1 cm et recouvre une couche d’eau située entre les 2 épaisseurs de glace.

 

Pour une raison particulière ( pas de commentaires … ) la couche superficielle a craqué sous mon poids lorsque j’ai avancé sur le lac : c’est réellement angoissant surtout que je ne savais rien de la 2ème couche de glace plus épaisse à ce moment là. Le début d’un cauchemar mais par chance, j’ai rapidement touché la 2ème couche de glace environ 10 cm plus bas. Enfin, comme je suis en train de raconter l’histoire cela veut dire qu’il ne s’est rien passé de grave.

Ensuite il y a eu « la soupe humaine » en face de l’école où a été installé un énorme baquet d’eau chaude d’environ 2 m de diamètre et d’1 m de profondeur : plus ou moins comme un spa. Tout cela était très sympa : les uns dans le baquet, les autre discutant une bière à la main et se racontant ce qui leur était arrrivé depuis le dernier Raid. D’autre informations sur cette baignade sont disponibles sur le site. Il est presque 3h30 et je vais me coucher.

 

A bientôt.

 

RIK

 

 

Deuxième jour : VEHU (FIN) – HAPARANTA (S)

 

 

Aujourd’hui, nous sommes partis beaucoup trop tard : d’abord, en raison de l’heure à laquelle nous nous sommes couchés cette nuit et aussi parce qu’il a fallu changer de l’argent pour la Suède et la Norvège où on n’utilise pas l’euro.

Comme nous avions 500 Kms à parcourir, nous n’avons pris que les routes principales.

Un bon nombre d’autres équipages qui sont partis à l’heure ont utilisé les petites routes et Hennig qui avait un besoin pressant en a profité pour s’offrir une sortie de route. Ce n’est pas de sa faute, il n’y a pas de quoi s’inquiéter : personne n’a été blessé et la voiture n’est pas endommagée. En fait cela aurait pu arriver à tout le monde.

Il a neigé aujourd’hui et sur les petites routes, on ne peut se guider qu’en suivant les piquets de bois, plantés sur le bord de la chaussée, que l’on ne repère pas toujours rapidement. Ceux-là étaient mal placés et la visibilité n’était pas bonne dans ce virage mais comme la voiture est sortie juste au milieu des piquets, seule une roue s’est retrouvée dans le fossé. Dans ce cas là, il n’y a pas grand chose à faire. Un finlandais sympathique qui passait a appelé un tracteur qui a tiré Hennig de ce mauvais pas.

Plus agréable, nous avons croisé 4 élans aujourd’hui. Il a fallu attendra trois Raids pour voir des élans et cette fois, il y en avait quatre en même temps !

 

Chacun peut voir des élans dans un zoo, mais dans leur milieu naturel, c’est beaucoup plus impressionnant. Malheureusement, nous n’avons pas pu nous arrêter car un camion nous suivait d’assez près mais nous étions très heureux de cette rencontre malgré tout.

Aujourd’hui, nous voulions prendre la route de glace qui permet de rejoindre une île depuis la terre ferme mais il était trop tard. Nous essaierons à nouveau à la fin du Raid. A cet endroit, nous étions presque arrivés en Suède, juste à côté de la frontière entre la Finlande et la Suède. Demain, nous allons passer le Cercle Polaire et cela promet de bons moments.

 

 

RIK.

 

 

Troisième jour :  HAPARANTA (S) – KIRUNA (S)

 

 

Un homme fatigué est installé devant l’ordinateur : la journée a été magnifique mais fatigante. Elle a commencé de bonne heure : tout le monde a quitté Haparanta à 8h30 pour une étape de 500 Kms et beaucoup de visites.

La première était le marché de JOKKMOKK : une foire annuelle organisée pour la 399ème fois cette année. En raison d’un tel anniversaire beaucoup de marchandises locales ( nous sommes en Laponie ! ) mais la visite était plutôt fraîche ( une température de –20°C n’est pas très difficile à supporter pendant peu de temps mais ça devient plus délicat au bout de quelques heures passées dehors. C’est aussi la raison principale de notre fatigue. Nous n’avions pas prévu de rester aussi longtemps dans ce marché ce matin et nous ne nous étions pas habillés assez chaudement. Frans avait si froid aux jambes qu’il s’est acheté un caleçon long qu’il enfila dans les toilettes du supermarché. Il se sentit revivre instantanément.

 

Plus tôt dans la journée, tout le monde s’arrêta au passage du Cercle Polaire pour le rituel d’initiation de ceux qui n’y étaient jamais venus avec le Maître des Cérémonies Henkka. Le principe est simple et facile : les profanes doivent uniquement avaler un petit morceau de poisson (hareng) sur un toast avec quelques légumes. Le hareng est préparé d’une façon particulière appelée HAPINSILAKKA. Le poisson est pêché au printemps, vidé et laissé 24 heures dans l’eau salée, il est ensuite mis en boite. Aussitôt en conserve, la fermentation commence et il faut attendre jusqu’au premier jeudi du mois d’août. Les boites sont comme des bouteilles de vin : plus on les garde longtemps, plus elles sont appréciées avec le fond et le dessus complètement déformés. On connaît mieux cette préparation sous le nom de « Sürströming », la spécialité gastronomique suédoise.

A cause de la fermentation, la chair du poisson est devenue très molle, les arêtes perdent également de leur rigidité. Une fois en bouche, on ne fait plus la distinction entre les deux. Comme vous pouvez l’imaginer, l’odeur est horrible mais le goût c’est encore pire ! De belles photos ont été prises à l’occasion de cette dégustation. Un détail, en Finlande le HAPANSILAKKA est seulement utilisé comme aliment pour les animaux et est donné principalement aux visons.

Revenons à ce sujet plus appétissant : le temps. Il a été excellent aujourd’hui : soleil et ciel bleu toute la journée, en conséquence la température est descendue à –27° C

Nous avons remarqué que toutes les fermes et maisons de campagne sans exception aussi bien en Suède qu’en Finlande sont peintes en couleur rouge foncé. Ne me demandez pas pourquoi mais il y a sûrement une bonne raison.

 

Après notre promenade au marché, Kenneth Alexanderson avait organisé une visite d’usine hydroélectrique. Construite en 1910, elle a été complètement préservée : turbines, générateurs, salle de contrôle … quelques turbines et générateurs étaient démontés pour mieux montrer leur fonctionnement sauf 2 machines, l’une réservée à la formation des techniciens et l’autre utilisée par R & D. Merci Kenneth, c’était une bonne idée.

Après la visite de l’usine, nous avions encore 150 Kms de route, ce qui nous fit arriver seulement à 22h30 à KIRUNA.

J’ai appris ce soir qu’il y avait eu un accident avec un renne : Danny et André n’ont pas pu éviter l’animal. Je n’ai pas encore parlé à Danny ni à André jusqu’à maintenant mais bien que l’animal n’ait pas survécu à l’accident, il n’y a pas de graves dégâts pour la voiture.

Pour André et Danny, ça va bien

S’il y a d’autres informations, je vous les donnerai dans la prochaine édition.

 

Depuis que nous sommes arrivée en Laponie, il faut faire très attention aux rennes. Ils sont difficiles à localiser ( souvent cachés dans la forêt ) et traversent la route et souvent dans un virage, ce qui peut être très dangereux.

Les rennes ne sont pas des animaux sauvages, chacun appartient à un éleveur. Leurs oreilles sont marquées de façon à pouvoir identifier le propriétaire. Toutefois, il faut toujours avertir la police en cas d’accident. Ils retrouvent le propriétaire et l’Etat le dédommagera pour la perte d’un renne.

Si on ne peut pas contacter la police, il faut couper une oreille marquée et la rapporter à la gendarmerie la plus proche. Il faut également saigner l’animal blessé pour que sa viande ne soit pas abîmée et qu’elle puisse être vendue. Ne me demandez pas comment il faut faire, appelez la police est sûrement la meilleure solution.

La suite à demain.

 

 

RIK.

 

 

Quatrième jour :  KIRUNA (S) – TROMSDALEN (N)

 

 

J’ai eu d’autres informations sur l’accident : Danny et André ont eu beaucoup de chance ! Voici ce qui est arrivé : pendant qu’ils conduisaient, ils croisèrent une voiture qui venait en sens inverse et leur phares étaient donc en feux de croisement. Au moment où ils passent l’autre voiture, ils remettent les phares en feux de route et c’est alors qu’un renne surgit devant eux : pas moyen de l’éviter… Ils ont touché le renne sur le côté gauche de la voiture, ce qui leur a fait faire plusieurs tête a queue, tout delà à une vitesse de 60 km/h ce qui est beaucoup quand on heurte un tel animal. Par chance Danny a utilisé son expérience de 2CV Cross pour maintenir la voiture sur la route, ce qui les a empêché de finir dans le fossé.

 

Le renne était grièvement blessé et s’échappa vers la forêt. Au début, il resta à proximité de la route et Danny et André pouvaient encore le voir mais il s’enfonça ensuite dans la forêt. Une autre voiture suédoise s’arrêta, son conducteur contacta la police qui téléphona à l’éleveur de rennes le plus proche. L’éleveur arriva mais il ne put localiser l’animal. Ils allèrent prendre une moto-neige pour chercher plus loin. Ils finirent par le trouver à l’intérieur des bois mais le renne était trop gravement blessé ( épaule cassée ) et ils durent l’achever alors qu’il était déjà inconscient. Ils le laissèrent sur place pour la nuit afin de venir le chercher le lendemain.

 

La voiture n’était pas trop endommagée  ( le capot, 1 phare 1 jante ) si  l’on pense à ce qui aurait pu arriver . C’était tout de même beaucoup car la voiture avait été complètement refaite et paraissait mieux que neuve.

Les éleveurs de rennes sont assurés pour ce genre d’accidents et l’assurance paiera pour les réparations.

Chaque année environ 4200 rennes sont tués sur la route en Laponie.

Ce fut une longue étape : 400 Kms entre KIRUNA ( Suède) et TROMSDALEN ( Norvège)

Demain, nous aurons beaucoup moins de chemin à faire : seulement deux kilomètres pour aller jusqu’au port et prendre le ferry pour HONNIGSVAG.

 

Nous ( Frans et moi ) avons pris la route en compagnie du Président Gunther ( le grand chef du Club Autrichien de 2CV ) et de Nicole d’Arne et de Slooten. Très sympa. Nous avons vu un groupe d’une quarantaine de rennes et nous avons aussi revu un élan ( quelle chance cette année !)

Juste avant de passer la frontière norvégienne, nous avons fait quelques achats. C’est étonnant tout ce qu’on peut trouver ici dans les stations service. Elles ressemblent davantage à des supermarchés où on peut acheter des vêtements, des pièces détachées, du matériel de pêche, de l’alimentation …. Dans cette boutique, ils avaient ces étonnants phares longue portée basse température avec lampes au xénon très puissants et ….. très chers : 524 € pour un phare. Comme il en faut au moins deux, les phares coûtent presque aussi cher qu’une 2CV. Dommage que le prix soit si élevé, sinon j’en aurais acheté un jeu ( je devrais vraiment faire connaissance avec quelqu’un qui travaille chez Bosch)

Ils vendent aussi des articles moins chers comme des vêtements d’hiver de bonne qualité mais beaucoup trop chauds pour la Belgique et même pour faire du ski dans les Alpes ( une combinaison complète très épaisse ne coûte que 120 €).

 

Les derniers 50 Kms pour arriver à TROMSDALEN ont été très difficiles : il est tombé environ 20 cm de neige en l’espace de deux heures. Même si ce n’était pas une véritable tempête de neige ( le retour VARDO il y a deux ans avait été bien pire), la visibilité était très mauvaise. Dans ces conditions, conduire était très fatiguant mais nous avons réussi à arriver au bout et nous nous trouvons maintenant dans de très beaux chalets en bois.

Phil parle des Raids qu’il est en train d’organiser : le Raid Islande ( en juin cette année ) Le Raid Alaska – mexico en 2008 et qui sait ce qui aura lieu ensuite…

 

 

RIK.

 

 

PS les 2 voitures sont en bon état sauf les problèmes habituels : cardans  défaillants, alternateurs …

 

 

Cinquième jour :  TROMSDALEN (N) – HONNIGSVAG (N)

Sixième jour :       HONNIGSVAG (N) – SKARSVAG (N )

 

 

Cet épisode porte sur deux jours car il y avait beaucoup trop d’animation sur le ferry hier soir pour rédiger le récit de la journée. C’était le premier moment depuis longtemps où tout le monde pouvait être ensemble reposé et décontracté. C’était le moment de se raconter les anciens souvenirs, de se donner des nouvelles sur la vie de chacun en famille et à la maison, (informations sur le nombre d’enfants par exemple …)

 

Hier ne fut pas la plus longue étape des quatre derniers Raids : 1,5 Km entre le camping de TROMSDALEN et le ferry ! L’embarquement sur le ferry fut assez inédit : il n’y avait pas de rampe ni de système comparable à celui des autres ports. Le ferry est amarré au quai et une plateforme sert de bateau, elle peut s’ajuster en hauteur et derrière il y a un gros élévateur pour voitures. Cet équipement permet au bateau de charger et de décharger, quelle que soit la configuration du quai et sans avoir à tenir compte de la marée.

En Norvège, les marées n’ont qu’une amplitude réduite de quelques dizaines de centimètres qui suffisent à compliquer les manœuvres de chargement. Le ferry « M.S. RICHARD WITH » était plus petit que je le pensais bien qu’il puisse transporter jusqu’à 700 passagers avec 227 cabines mais seulement 45 voitures. Comme le Raid regroupait 40 véhicules ( 2CV, AK 400, Dyane et Acadiane- ni Mehari, ni Ami 6 ou 8 cette année ), vous comprendrez que les organisateurs ont eu beaucoup de mal à obtenir la réservation pour notre passage puisque nous voulions voyager tous ensemble. Il y a peu de passagers à cette période de l’année sur cette ligne HURTIGRUTEN ( l’Express Côtier ) et nous étions pratiquement les seuls avec un groupe de Japonais.

Mais, pour le chargement, les choses se compliquent car ces bateaux sont aussi un moyen de transport pour les marchandises, plus rapide et plus régulier que la route, surtout en hiver.

Le ravitaillement alimentaire de HAMMERFEST et d’HONNIGSVAG est assuré ainsi : tomates pommes de terre, salades, œufs… mais beaucoup d’autres articles voyagent de cette façon : équipement de chauffage, bois de construction, systèmes de ventilation, fleurs, clôtures…

Comme je l’ai déjà dit (écrit), nous avons passé du bon temps sur le bateau. Le « Frozen Duck Band » ( le groupe musical formé par plusieurs participants du Raid ) a joué toute la soirée et une partie de la nuit dans le salon qui avait été mis à notre disposition. Nous avons regardé les photos et les vidéos des Raids précédents, des Rencontres Mondiales et nous avons parlé de tout et de rien. Pendant le voyage, le temps changeait d’un moment à l’autre, passant d’un ciel dégagé à des bourrasques de neige.

Nous avons vu plusieurs aurores boréales, l’une plus belle que l’autre. A la sortie du ferry, les complications commencèrent. De Honningsvag à Svarsvag il n’y a que 15 Kms mais ils furent bien difficiles. Nous avions démarré avec un ciel bleu, mais quelques minutes plus tard, nous nous sommes retrouvés dans un brouillard très épais, ensuite la tempête de neige se déchaîna, puis à nouveau retour du ciel bleu, tout cela sur des pentes à plus de 9%

Il n’était pas si simple d’arriver à suivre les piquets marquant le bord de la route. Il fallait éviter de s’arrêter au risque de ne pouvoir repartir faute d’adhérence sur la glace malgré les 4 pneus cloutés. Mais évidemment, il y a eu un moment où nous sommes restés sur place et dans ce cas, il ne restait qu’une solution déjà éprouvée : l’un des deux équipiers monte sur le pare-choc avant pour alourdir les roues motrices ( Veerle, ma femme avait déjà dû faire la même chose la dernière fois). Si ça ne suffit pas, la dernière solution est de faire la même chose mais en marche arrière. C’est encore moins facile pour essayer de voir quelque chose, la porte ouverte, surtout quand il y a du vent et qu’il neige.

Comme Frans était habillé plus chaudement, c’est lui qui fut volontaire pour jouer le rôle du lest. Cela vous a donné une vidéo intéressante dont je me demande encore comment elle a pu être faite : Frans sur le pare-choc, le volant d’une main, la caméra de l’autre …

La visibilité devint nulle et nous ne pouvions plus voir les limites de la route. Nous savions qu’il allait y avoir un virage dans une côte puisque nous avions pu le voir à l’avance lorsque le ciel était clair.

Nous roulions à environ 50 Km/h venant d’une descente pour avoir assez d’élan pour monter la pente, mais sans aucune visibilité, nous avons dû ralentir en continuant à glisser et finalement nous nous sommes arrêtés contre le mur de neige. Pour dire la vérité, j’avais préféré stopper la voiture pour attendre de meilleures conditions.

Jukka et Henkka ( les deux organisateurs) avaient vécu la même aventure et Henkka devra même faire un peu de carrosserie pour quelques bosses sans gravité.

La 2 CV à 4 roues motrices connut enfin son heure de gloire et réussit même à remorquer Alain et Phil jusqu’à SVARSVAG. Ils en furent récompensés par une tournée de bière à l’hôtel.

Nous n’avons pas pu essayer d’aller au Cap Nord directement car il était déjà trop tard après cette route difficile et le temps mis à sortir du bateau grâce à la plateforme élévatrice « miracle »

Un groupe de Volkswagen était déjà en route pour le Cap Nord à notre arrivée, copiant ainsi la formule du Raid Laponie inventée par Jukka et Henkka, ce qui est plutôt flatteur.

 

Danny et André ont aussi rencontré des problèmes aujourd’hui : leur 2CV s’est arrêtée au milieu de nulle part dans une pente et sous une tempête de neige à cause de présence d’eau dans l’essence. Comme ce sont de bons mécaniciens, ils ont réglé le problème rapidement mais pourquoi avoir ce type d’ennui dans un endroit pareil ?

A cet endroit il ne faut pas de grosses chutes de neige pour rendre les routes impraticables. Le vent peut soulever de telles quantités de neige très rapidement si bien que la route peut être complètement bloquée même si elle était totalement dégagée une demi-heure plus tôt. Un élément intéressant concerne les horaires des chasse-neige. Pour savoir à quelle heure passe le chasse neige pour ouvrir la route, il y a un horaire comparable ailleurs à celui des autobus. Cet horaire est affiché sur des pancartes, le long de la route où il est possible de stationner. Pas mal, au moins on peut savoir combien de temps il reste à attendre.

D’autres nouvelles demain sur la suite de notre voyage au Cap Nord ( 14 Kms )

 

 

RIK.

 


 

Septième jour :        SKARSVAG (N )

 

Nous y voilà : nous venons d’apprendre la bonne nouvelle : nous sommes bloqués sur l’île. Il y a eu de très fortes chutes de neige et toutes les routes, ici et dans le nord de la Norvège, sur le continent, sont fermées. Il s’est produit également une grosse avalanche sur la route de retour sur la Finlande.

Nous devons être prêtes à partir demain matin à 9 h mais il y a peu de chances que nous puissions repartir. C’est dommage que cela arrive en Norvège où la bière est si chère ( 5€ pour 33 cl ) La bière a fini par manquer car nous avons bu toute la réserve. Bon, nous verrons bien demain !

 

Reprenons notre récit où nous en étions restés hier soir. Après le briefing des équipages, nous avons passé une longue soirée/nuit assez fantastique avec un concert « live » du « Frozen Duck Band ». Je suis même monté sur scène pour jouer de la guitare et chanter quelques chansons pour la 1ère fois depuis 10 ans. Heureusement, il était déjà très tard et presque tout le monde était parti se coucher. Mais je n’ai pas été le seul à faire une performance : Gert Jan a aussi donné le meilleur de lui-même !

Ce matin, il n’y avait pas grand-chose à faire. Henning et d’autres sont allés visiter le petit port de pêche du village et ont vu quelques étoiles de mer géantes dans l’eau glacée.

Puis, cet après-midi, ce fut la montée au Cap Nord. Seulement 22 voitures sur 40 ont pu s’y rendre. Les 22 voitures avaient des chaînes et purent former un premier groupe. Les autres devaient attendre plus tard. Une demi-heure après le départ du 1er groupe, une très violente tempête de neige se déclencha. A certains moments, l’épaisseur de neige augmentait d’1 cm par minute. Bien sur cela ne dura que peu de temps mais la visibilité ne dépassait pas 50 cm : on ne pouvait même pas voir l’extrémité du capot.

A cause de la tempête, la route de retour à l’hôtel ( nous étions à 2 Kms environ ) était aussi coupée. ( je n’étais pas dans le groupe des chanceux qui avaient des chaînes !) et nous avons dû attendre 4 heures pour qu’un chasse-neige revienne ouvrir la route. Le retour fut également une sorte d’aventure à cause du manque de visibilité ; Frans sortit de la route et s’enfonça dans le mur de neige et ce fut un rude travail pour le sortir de là : creuser à la pelle, s’allonger sous la voiture pour retirer la neige sous la châssis et toujours pas moyen de se dégager. Finalement un camion vint tracter la 2 CV. Ce fût plutôt épuisant mais aussi amusant ( plus après coup que sur le moment !) Au moment où nous étions enfin dégagés, il se posa un autre problème : la route était à nouveau bloquée par la neige. Alors j’ai compris pourquoi les Norvégiens qui nous avaient tracté étaient mécontents. Pour vous donner une idée, nous sommes restés coincés dans le mur de neige pendant environ 10 minutes et 5 minutes plus tard, le chasse-neige aurait dû revenir spécialement pour nous.

Ca ne veut pas dire que Frans avait mal conduit : il était impossible de voir quoi que ce soit pendant 30 secondes avec un vent très fort. Jukka a filmé l’opération de « sauvetage » : de temps en temps il y a un plan sur nous, sinon il n’y a que de la neige. A voir le film, on se rend compte que ce que je décris n’est qu’un modeste reflet de la réalité. Alain et Phil ne font pas partie des 23 voitures parties pour le Cap Nord. Même avec des chaînes, il était trop difficile de conduire et après 2 Kms sur les 12, ils sont sortis de la route 2 fois pour finir dans le mur de neige qui dépassait 4 mètres de haut à cet endroit et la voiture était recouverte de neige jusqu’au-dessus du pare-brise. Ils pouvaient à peine sortir de la 2CV. Mais après avoir dégagé la voiture 2 fois, ils ont jugé qu’il était plus sur de revenir en arrière, d’autant plus qu’ils étaient coupés du reste du convoi : sage et courageuse décision.

Lorsque nous attendions, Frans et moi nous demandions si nous irions ou pas mais nous avons décidé de repoussé notre décision jusqu’au retour du premier groupe, doutant qu’on nous autorise à monter, nous aussi. Finalement je suis plutôt content que nous n’ayons pas eu la possibilité d’aller jusqu’au Cap Nord car c’était à la limite du raisonnable. Pour être franc, je suis également content que nous n’ayons pas eu de chaînes.

 

 

RIK

 

 

PS 1 Les chaînes sont difficiles à mettre : 27pilotes de 7 nationalités différentes ont essayé de mettre des chaînes sur la voiture de Phil pendant 3 heures en tirant, en poussant, en discutant… Finalement, ils ont essayé avec succès sur la roue de secours et ils ont démonté les roues avant pour installer les chaînes. Phil essaie de s’expliquer en disant que la notice donnait 3 façons différentes pour l’installation mais qu’aucune n’était la bonne.

 

PS 2 voilà maintenant le récit de trois équipages qui ont pu arriver au Cap Nord

           

Didier et Stéphane Team 29 : Les conditions étaient si mauvaises qu’on ne pouvait pas voir la voiture qui nous précédait et c’était encore pire lorsque cette voiture n’avait pas de feux de brouillard. Beaucoup d’entre nous sont rentrés dans les murs de neige qui bordaient la route et nous avons dû pelleter, pousser et tirer pour mettre la voiture sur la route quand on pouvait retrouver où elle était ! Après un arrêt assez court, il fallait revenir et ce fut encore pire ! La tempête de neige était d’une force incroyable : il tombait tellement de neige et sans visibilité, Stéphane a dû courir devant la voiture pour trouver où aller alors que le chasse neige venait juste de passer. Merci à lui !

Maintenant toutes les routes sont fermées et nous buvons notre bière en attendant la fin de la tempête pour retourner sur le continent et continuer le Raid. Pour le moment nous ne savons pas si ce sera possible demain. Quelques mots en français ( « en français dans le texte ») « Merci à nos amis qui nous ont permis d’arriver jusque là et qui suivent nos aventures. Ici la neige est excellente ! A bientôt ! »

 

 

Mark et Tim Team 31 : Aujourd’hui a été la meilleure et la pire journée pour conduire ma 2 CV. Nous avons failli ne pas pouvoir nous rendre au Cap Nord car il fallait avoir des chaînes pour monter. Nous n’en avions pas et nous avons dû expliquer plusieurs fois au conducteur du chasse neige que notre voiture avait 4 roues motrices pour que nous soyons autorisés à partir. La montée fut mauvaise et quelques voitures furent bloquées dans la neige. Nous avons dû aider Alfred à se dégager : il nous a remercié avec quelques bières ce qui était bien sympa. Nous sommes finalement arrivés au Cap Nord qui était tout blanc : imaginez une feuille de papier A4 et c’était comme ça. Le retour fut réellement très dur. J’ai conduit une 4 roues motrices dans beaucoup d’occasions mais ça a été la pire. La voiture devant nous avait 5 feux de brouillard mais à 1 m d’intervalle, je n’en voyais aucun. Nous avons dû nous arrêter souvent et à la fin, Stéphane a dû courir cinq Kms devant les 5 voitures qui étaient sur la route du retour pour indiquer où passer et contrôler la profondeur de la neige : un grand merci ! Le temps était si mauvais que le parking devant l’hôtel a dû être dégager avant de l’utiliser : cela a pris 1 heure. Après avoir stationné la voiture en s’assurant qu’il restait assez de place pour le passage du chasse neige, nous sommes allés au briefing des équipages pour apprendre qu’il y avait eu des avalanches et que les routes étaient coupées. La plus mauvaise nouvelle était qu’il n’y avait plus de bière à l’hôtel et je n’ai pas envie de passer un jour de plus ici car demain c’est mon anniversaire et qu’il faut arroser ça !

 

 

Karsten et Greg Team 9 : Je suis une personne raisonnable et j’ai donc décidé de ne pas aller faire des folies dans la neige avec ma précieuse voiture. On risque de subir une violente tempête de neige qui pourrait se terminer en détruisant la 2CV. Ainsi, j’ai décidé de ne pas aller au Cap Nord : je n’ai rien à prouver à personne !

Au petit déjeuner j’ai dit tout cela à mon co-pilote Greg qui m’a expliqué qu’il avait fait tout le trajet depuis l’Australie pour voir le Cap Nord !

Mettre les chaînes nous a pris presque une heure, elles étaient dans mon coffre, inutilisées depuis six ans. Je les avais achetées dans notre magasin local sans savoir comment m’en servir. Nous avons été le dernier équipage à arriver à la barrière fermant la route du Cap Nord qui sépare les gagnants et les perdants. J’ai scotché mon capot au pare-chocs de la 2CV à quatre roues motrices. Pendant le premier kilomètre, nous roulions gentiment derrière elle. Pourquoi des chaînes ? Ca n’est pas nécessaire. Peu de temps après, les voitures ont commencé à glisser en dehors de la route. En les tirant pour les ramener sur le chemin, la 2CV 4X4 dérapait des quatre roues sur la glace vive de la route : très intéressant !  Il ne reste plus que 8 kilomètres : le soleil se couche dans vingt minutes. Les chaînes nous aident à monter la pente doucement, la visibilité se dégrade. Tout à coup, une pancarte apparaît : CAP NORD : 185 couronnes, les bus sur la file de droite, les voitures sur les 4 files de gauche. Il n’y a pas de bus aujourd’hui, le chasse-neige dégage une sixième file en contournant les cabines de péage : voilà un bon geste ! Le Cap Nord : WHOW ! nous sommes au bout du monde : ça y est ! Congratulations, effusions cordiales et me^me une gorgée de champagne ! Nous allons jusqu’au monument du Cap Nord et prenons des photos pour nos proches : « appelle l’Australie pour dire que nous sommes là, tout le monde doit le savoir !

Un coup de téléphone à Manfred nous remet en mémoire le reste du groupe. Oui, nous revenons bientôt. Oui la route sera dégagée pour ceux qui attendent à 12 Kms au Sud. Il commence à neiger, c’est le coucher du soleil. Le convoi commence à repartir. Peter Saalmink est derrière moi, son moteur cale. Il attache sa voiture à la mienne avec une corde. Le camion de sécurité qui est censé rouler en fin de convoi nous dépasse. Je m’accroche à ses feux arrière. La neige s’envole au-dessus des bords de la route et arrive directement sur nos vitres. La neige rentre dans la voiture par l’entourage des portes. Greg doit enlever la neige du pare-brise à chaque instant. Il n’y a plus de visibilité. Le convoi s’arrête. Notre téléphone ne reçoit plus aucun signal, personne ne répond aux appels par CB. J’essaie de marcher pour voir ce qui se passe mais je dois retourner aussitôt dans la voiture : après 30 secondes, je suis tout trempé. Je déteste le Cap Nord, je rêve des Canaries. Combien avons-nous d’essence ? Où sont les couvertures chaudes ? Avons-nous de quoi manger ? Combien de temps pouvons-nous tenir dans cette tempête de neige ? Les Norvégiens savent-ils où nous sommes ?

On a l’impression qu’il s’écoule des heures avant que le chasse-neige ne finisse par émerger de la tempête. On a l’impression qu’il s’écoule des semaines avant que le convoi ne rejoigne son point de départ. Dans l’ensemble, on voit mieux qu’à la lumière du jour. Trois heures d’excitation s’achèvent : nous en avons apprécié chaque seconde.

 

 

 

Huitième jour :        SKARSVAG (N ) – HETTA (FIN)

Neuvième jour :       HETTA (FIN)

 

 

Nous avons réussi à quitter l’île de Mageroya où se trouve le Cap Nord. Nous avons essayé de faire le plus vite possible car le service norvégien du dégagement des routes était impatient de nous voir partir. Ils avaient en effet dégagé la route de SKARSVAG à HONNINGSVAG uniquement pour nous en deux passages successifs : d’abord avec un gros bulldozer équipé d’une énorme fraise à neige à l’avant, puis avec un chasse-neige classique. La fraise à neige est plus haute que moi et si un tel engin ne peut passer, il n’y a plus rien à faire. Après le passage de l’engin, notre convoi de 2CV a pu circuler avec un chasse-neige devant et un autre à l’arrière. Le trajet fut très étrange : à certains endroits, il n’y avait plus de neige du tout car le vent l’avait complètement emportée et à d’autres endroits, l’épaisseur de neige dépassait 1 m alors qu’il n’y en avait plus du tout la veille. Conduire sur ce parcours ne fut pas trop difficile ou plutôt nous n’en avons pas eu l’impression puisque nous avions commencé à prendre l’habitude de telles conditions. Quoi qu’il en soit, il ne faut jamais sous estimer la force du vent et de la neige. Nous n’avons pas subi le plus fort de la tempête, je pense que nous sommes partis juste avant. Le ciel était si sombre et gris que cela n’annonçait rien de bon. Par la suite nous avons appris que vers midi, la tempête est devenue encore beaucoup plus forte que ce que nous avions connu sur place et qui nous paraissait déjà un maximum. Le matin nous avions dû d’abord contrôler les conditions de circulation sur le continent. Toutes les routes étaient fermées, la circulation n’était autorisée que pour les convois avec un nombre limité de véhicules précédés et suivis par un chasse-neige. En arrivant sur place, tout s’était arrangé. Dans l’après-midi, nous avons même eu du soleil avec des températures au dessus de zéro (+1°C). Ce fut une autre difficulté car lorsque nous avons voulu ressortir les voitures à l’arrivée, toutes les portes étaient gelées et collées à la carrosserie puisque la température était de nouveau redescendue à – 22°C. Le paysage était très beau et très varié : route norvégienne le long de la mer, pas de fjord mais jolies collines escarpées, puis traversée de vallées glaciaires, et pour finir, conduite à travers la forêt où les arbres étaient recouverts d’énormes quantités de neige. Il faisait déjà presque nuit lorsque nous avons atteint ces forêts et l’éclairage des phares longue portée donnait une allure étrange, presque artificielle, comme dan un film d’épouvante ! Dans la dernière partie du trajet, nous avons vu un lynx traverser la route, l’air très anxieux de nous voir passer ( un lynx est un gros chat avec des oreilles différentes et couvertes de fourrure ). Les aurores boréales étaient aussi de la partie et de deux types différents : il n’y avait pas uniquement la forme allongée comme une sorte de nuage mais aussi des formes verticales. Plus tard, nous sommes arrivés à Hetta, le camp de base du Raid Laponie où nous avons séjourné à chaque fois et qui est devenu un endroit familier et rassurant où nous nous sentons chez nous.

L’hôtel HETAN MAJATALO où nous avons toujours fait étape est un modèle de confort où nous retrouvons nos habitudes d’une fois sur l’autre. Son dévoué propriétaire Matti, témoin accueillant des premières aventures il y a près de vingt ans est mort assez jeune à l’été 2002. Tous les anciens Raiders et tous ceux qui l’ont connu en ont éprouvé une grande tristesse. Sa femme et sa fille assurent maintenant la gestion de l’établissement avec beaucoup d’efficacité et une volonté énergique de continuer le travail entrepris. Hetta est une petite ville agréable, touristique mais sans excès, où la vie se passe calmement.

Le dîner fut excellent comme lors des Raids précédents et tout se déroula comme je l’avais prédit : juste en sortant du restaurant, les aurores boréales firent leur apparition et devinrent « actives ». Cela veut dire que la couleur change continuellement, du vert qui est toujours visible, au bleu, au rouge à l’orange et à toutes les autres couleurs de l’arc en ciel. La lumière vient de toutes les directions sur 360 ° et forme une couronne dans le ciel au dessus de nos têtes. Je sais que je donne une bien mauvaise description de ce phénomène naturel mais vous en trouverez de meilleures auprès des spécialistes. Le changement visuel pour former cette couronne prend quelques minutes mais ne dure ensuite que quelques secondes environ. Cet effet optique est réellement exceptionnel mais à condition d’être là au bon endroit et au bon moment !

Ainsi le Raid apporta beaucoup de joies sur les merveilles que le milieu naturel produit : deux rencontres avec des élans aujourd’hui ( un groupe de 4 animaux ) un grand nombre de rennes, un lynx, une sorte d’oiseau très rare et très particulier ( je ne peux pas donner le nom finlandais qu’il m’est impossible de répéter ) et,  cerise sur le gâteau : les aurores boréales en plaine activité.

 

Aujourd’hui, le programme prévoyait une randonnée à skis qui nous a conduits à un chalet-refuge à 6 Kms dans la forêt. Là, un délicieux repas à base de viande de renne nous attendait. Ensuite, nous avons fait griller quelques saucisses enfilées sur des morceaux de bois directement sur le feu dans la cheminée : délicieux ! Je devais prendre part à cette randonnée à skis mais il n’y avait plus de chaussures à ma taille. Plusieurs participants du Raid avaient loué des motos-neige et ils ont organisé un parfait service de navettes pour transporter tout le monde. Comme le parcours à skis paraissait assez difficile, neige profonde et pas de trace, je n’ai pas regretté de l’avoir manqué. Après un bon sauna, quelques bières et un excellent dîner ( viande de renne et saumon ) nous sommes maintenant prêtes pour la cérémonie des certificats de SUPERFINN et pour la grande fête qui suivra.

Après cela, je peux fièrement signer « Rik ssss f » car chaque participation au RAID LAPONIE permet de rajouter un « s » .

La fin de cette soirée, vous la lirez dans la dernière édition du journal de bord.

 

 

RIK.

 

 

Dixième jour :       HETTA (FIN) – OULUNSALO (FIN)

 

 

Maintenant, nous sommes près de la fin …

Ce n’est pas simplement la fin du 10ème Raid Laponie mais aussi du dernier Raid Laponie.

C’est dur mais ce dernier Raid a été fabuleux.

Hier soir, nous avons eu notre fête des Superfinns, Nicole a organisé la dernière épreuve des Olympiades du Raid dont le classement final récompense Karsten et Fritz qui ont gagné un équipement d’allumage électronique.

Chaque participant a reçu son diplôme de SUPERFINN et beaucoup de remerciements et de petits cadeaux récompensèrent ceux qui avaient aidé l’organisation du Raid. Je ne peux pas citer tous ceux qui furent appelés mais certains méritent une mention spéciale comme Serge NARCY qui reçut le titre du « Raider le plus ancien »’détenant le record des participations au Raid Laponie.

Deux bébés furent également nominés pour être nés exactement neuf mois après le neuvième Raid Laponie : le fils de Manfred et de Birgit et mon propre fils Jonas.

Pour finir la soirée, Gert-Jan, Serge et d’autres avaient organisé une dégustation d’HAPANSILLAKA ( SURSTROMING  voir épisodes précédents ) pour Jukka et Henkka.

Puis, ils offrirent une médaille de reconnaissance à Jukka, Henkka et Veikko pour avoir organisé les Raids Laponie.

La fête fut très joyeuse et se termina au sauna vers 4 H 30 pour les derniers couche-tard.

 

Aujourd’hui, il a été difficile de se lever et il m’a fallu plus d’une heure pour me réveiller complètement.

Il avait fallu partir relativement tôt car il y avait 500 kms à parcourir et nous nous sommes rallongés en prenant des petites routes pour éviter les axes principaux.

Sur la carte, nous avions repéré la plus étroite marquée par un simple trait noir. Après environ 30 kms, nous nous demandions vraiment où nous étions car nous étions arrivés à un croisement qui ne figurait pas sur la carte. Sur notre deuxième carte, le croisement apparaissait mais pas l’autre parie de la route. Nous avons donc du combiner les deux cartes pour trouver le bon chemin. Le paysage était magnifique : tout autour de neige était blanc et couvert de neige, la route était si petite qu’il n’y avait même plus de piquets de chaque côté. La conduite était rendue difficile parce que l’on n’arrivait pas à savoir la direction réelle de la route. A un moment, nous avions l’impression qu’elle était droite alors qu’il y avait une courge et Frans eut juste le temps de me prévenir. Il aurait été très compliqué de sortir la voiture de la neige à cet endroit et il n’y avait même plus de réseau pour le téléphone mobile. Cette partie du parcours ne dépassait pas 80 kms mais il fallu beaucoup de temps pour les parcourir ( nous roulions entre 20 et 45 kmh ) et nous avons du reprendre ensuite les routes principales pour arriver finalement à l’hôtel à 22 H !

 

C‘est la fin de ce journal qui termine en même temps la série des Raids Laponie : cette aventure fut très marquante pour tous et nous avons promis de nous revoir. Beaucoup d’amitiés sont nées et elles vont continuer à vivre.

 

Merci, merci, merci, merci encore aux organisateurs .

 

 

RIK, ssssf.

 

 

x   x

x

 

 

Note du Traducteur ( Serge NARCY ssssssssf ) :

 

Avec beaucoup d’égoïsme, ce récit servira aussi à donner des regrets au Deuchistes qui n’ont pas eu la chance de connaître la Laponie en hiver avec leur véhicule préféré.

En effet, c’était bien le dernier Raid Laponie mais n’hésitez pas à tenter l’aventure vous mêmes.

La Laponie est un très beau pays aussi en été que ce soit du côté finlandais, suédois ou norvégien.

Dans le nord de la Finlande, votre 2 CV sera toujours bien accueillie et il y aura toujours un Deuchiste local ou un Club de 2 CV à « quelque » distance en cas de pépin.

( voir guide APUA-HELP )

 

 

 

 

Quelques chiffres sur le Raid Laponie 2004 :

 

 

- 40 véhicules 2 CV et dérivés ( AK 400, Dyane, Acadiane )

 

- 81 participants ( 12 femmes et 69 hommes ) de 12 nationalités :          1 australien

                                                                                                        12 allemands

                                                                                                        3 anglais

                                                                                                        3 autrichiens

                                                                                                        5 belges

                                                                                                        2 croates

                                                                                                        2 espagnols

                                                                                                        16 finlandais

                                                                                                        5 français

                                                                                                        28 hollandais

                                                                                                        2 slovènes

                                                                                                        2 suédois

 

- Distance parcourue : Helsinki – Helsinki : 3500 kms + trajet aller retour pour les non finlandais – Pays traversés : Finlande, Suède, Norvège, Finlande.

 

- Plus long trajet parcouru en 2 CV pour venir en Finlande : Team 27 venu de Séville ( Espagne )

 

- Participant venu du pays le plus lointain : Greg Bracegirdle – Team 9 – venu spécialement d’Australie en avion pour le Raid Laponie.